mardi 24 janvier 2012

Le lac de Langano et la savane éthiopienne

 Le jour de noël, nous partons avec Nico, Marie et les filles vers Langano, un lac de la vallée du rift, à environ 200 km d’Addis. Trois heures et demi de route en raison de la difficulté pour sortir d’Addis (route de Djibouti), puis, comme toujours en Ethiopie, en raison du nombre de gens qui marchent au bord des routes et des troupeaux qui la traversent.

Termitières


Depuis Addis, on descend progressivement, sans à-coup. Il n’y a pas de cassure géologique à cet endroit pour séparer le plateau de la faille. C’est peut être pour cela que la capitale s’est installée à cet endroit. On descend néanmoins imperceptiblement de plusieurs centaines de mètres. La température monte nettement et le paysage cultivé du plateau éthiopien laisse place peu à peu à la savane, en particulier après Ziway.



Mais la proximité des lacs permet l’irrigation. Nous voyons en particulier d’immenses fermes avec des plantations de roses, sous serre. 

Lorsque je repartirai le lundi matin de très bonne heure, je verrai des centaines de travailleurs agricoles se rendant à l’embauche dans ces exploitations. Leur nombre augmente rapidement. A moins d’un euro / jour par travailleur, avec l’eau et la chaleur de la région, la production de roses éthiopiennes (souvent possession de groupes indiens) est actuellement la plus rentable en Afrique (devant le Kenya même en termes de coût : moins de 10 centimes d'euros / fleur) et permet d’inonder ensuite l’Europe par vols cargos spéciaux. Quand on offre un bouquet de roses à Paris, il y a désormais de fortes chances qu’elles viennent d’Addis via Liège. Lourd bilan écologique.

Je ne passe qu’une nuit dans le lodge que nous atteignons après 20 km d’une très mauvaise piste. Le lieu est superbe mais je ne peux y rester plus longtemps car je reprends le travail le 26 au matin. Delphine vous décrira sans doute sur son blog la magie du lieu et en particulier de la forêt, peuplée de singes et de phacochères. Je fais une courte visite du soir dans la forêt quand même et je croise plusieurs singes qui sautent au-dessus de moi dans les branches. C'est vraiment impressionnant et magique. 

Je pars vers 5h du matin. Il fait encore nuit noire mais je veux être à Addis vers 9h. Une heure de piste, à 20 km à l’heure, en traversant des villages de toukouls et de paillotes encore endormis. Je vois encore mieux les défauts de la piste grâce aux phares et rouler est presque plus facile que de jour. Je rejoins la grande route quand le jour se lève. Lever de soleil africain sur la savane. Premiers troupeaux qui sortent. Premiers piétons qui rejoignent les champs ou les exploitations rosières. Premiers groupes d’enfants qui vont vers l’école. La vie envahit une fois encore la campagne éthiopienne.


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