samedi 7 avril 2012

Sur les routes éthiopiennes


Le Land Rover prêt à partir

Petite tornade le long de la piste
La route d'Addis à Djibouti traverse le lac de Metahara

Ouvriers agricoles de retour des champs de canne à sucre de Metahara

Traversée du parc de l'Awash

Les cargaisons  sont toujours protégées du vol par des buissons épineux mis au cul des camions











Vente de sacs de charbon de bois en pays afar
Traversée du pays afar



















L’Ethiopie est parcourue par quelques grandes routes goudronnées qui relient les plus grandes villes.













Hors ces routes, ce ne sont que pistes. Certaines permettent de rouler comme sur route mais la plupart sont difficiles, épuisantes et ne permettent que des moyennes horaires comprises entre 10 et 20 km/h.





Les crevaisons sont fréquentes.

En plein dans le pays Afar, où je me rendais pour inaugurer un projet de coopération dans un hôpital perdu (on l’atteint après 150 km de pistes), nous avons crevé deux pneus simultanément. Nous avons heureusement trouvé un réparateur de fortune dans un village quarante km plus loin. Inutile de vous dire qu’on trouve cette distance très longue quand on sait que l’on a plus de pneus de secours en stock.

Les principales routes ont été construites à l’époque de la colonisation italienne. Des centaines de kilomètres de routes, qui doivent souvent passer de flancs de montagnes en sommets avant de descendre sur des kilomètres au fond des ravins et des gorges. Un travail considérable effectué en deux ou trois ans par les Italiens, seul legs en fait de leur courte tentative de colonisation.

Le gouvernement éthiopien a lancé depuis quelques années un grand programme de rénovation (voire de reconstruction) de ces routes.  Les chantiers sont menés sur des centaines de km simultanément. 


La route Axoum-Gondar en travaux
Route Axoum-Gondar

On roule au milieu des chantiers, dans des conditions souvent plus difficiles que sur les pistes. Il y a quelques engins de chantier et des camions, bien sûr. Mais l’essentiel du travail reste fait par des centaines d’ouvriers, hommes et femmes, avec des outils assez dérisoires. On voit ainsi, en pleine cagna, des hommes s’attaquer à la masse à des rochers énormes pour les réduire en pavés.


















Finalement, on roule assez bien en Ethiopie même si ça ne peut jamais être très vite. Le trafic n’est pas très dense, sauf sur la route d’Addis à Djibouti.

Mais il y a toujours une foule de piétons, d’enfants et des troupeaux, des milliers de bêtes qui traversent à tous moment : vaches, moutons, ânes, dromadaires…
dans le parc de l'Awash, un Koudou
la corvée d'eau
Sur la route de Djibouti


Et en certains endroits, des colonies de babouins qui attendent que les automobilistes leurs jettent du pain rassis ou des trognons de fruits.



On compte donc moins en kilomètres qu’en heures de route. Ainsi, il y a 500 km entre Addis et Dire Dawa, ce qui fait non pas cinq heures comme en France, par autoroute,  mais onze à douze heures de route.

Ravitaillement en eau en pays afar



La route la plus pénible est celle qui relie Addis-Abéba à Djibouti. Depuis l’indépendance de l’Erythrée (1993), elle est le véritable cordon ombilical de l’Ethiopie. En l’absence de chemin de fer (arrêté depuis quatre ans) et de pipe-lines, tout l’approvisionnement du pays passe par cette route à deux voies. 





Une file presqu’ininterrompue de camions. Rien que pour alimenter l’aéroport d’Addis, il faut environ 150 camions citernes par jour. On y croise donc des centaines de camions, partant à vide d’Addis, et revenant avec du pétrole, des containers….

Effet de ce trafic, si la voie en direction de Djibouti est dans un état correct, celle en sens  opposé, qui supporte les lourds chargements qui arrivent du port, est creusée de profonds sillons. Il est donc difficile et dangereux de doubler car on s’enfonce dans ces véritables rails.

Les routes d’Ethiopie sont parmi les plus dangereuses au monde.Les accidents sur cette route sont fréquents : vitesse excessive, fatigue des chauffeurs, chaussée défoncée...


La sortie et l’entrée d’Addis sont particulièrement pénibles. On roule au ralenti, dans les volutes de fumées noires des moteurs mal réglés, pendant plusieurs dizaines de kilomètres. Le trafic ne devient plus fluide qu’après Adama, à 80 km au sud d’Addis, qu’on atteint au mieux après 2 heures de route depuis la sortie d’Addis.

Construites aujourd’hui en grande partie par des compagnies chinoises, les routes ont une durée de vie très limitée. Mais les plus récentes sont agréables.

C’est le cas de la route qui relie Addis à Mekele, au Tigrée. C’est une route splendide, qui suit les sommets qui dominent la vallée du rift.








Les paysages sont grandioses, alternant grands canyons, visions alpines et immenses plateaux sans fin, légèrement bombés de petites collines, déclinant en cette saison sèche toutes les gammes des bruns et des blonds.


A bientôt. 

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