Nous quittons Axoum au petit matin et reprenons la route d'Adoua. Très beau paysage de plateau éthiopien classique, fracturé par de profondes failles. Belle route neuve, relativement peu fréquentée mais qui requiert comme partout dans le pays de conduire avec beaucoup de prudence. Voici un exemple typique de la sécurité routière vue par les Ethiopiens. L'année dernière, il y a eu 12.000 morts sur les routes d'Ethiopie (souvent des piétons), alors qu'il doit y avoir 20 fois moins de voitures qu'en France.
Nous arrivons en vue du monastère de Debre Damo, l'un des plus anciens d'Ethiopie (les origines remonteraient au 5eme siècle), perché sur sa table.
Nous sommes à quelques kilomètres de la frontière érythréenne, calme pour le moment (mais toujours fermée). Nous ne notons pas de mouvements militaires particuliers. Mais entre 1998 et 2000, c'est dans ce genre de paysage que les soldats éthiopiens et érythréens se sont battus durement (le conflt a fait plus de 100.000 morts).
Nous voici au pied du monastère.
Mais nous ne sommes pas au bout de nos peines. Il y a encore cette falaise de 17 mètres à escalader.
Seuls les enfants et moi seront autorisés à le faire car le monastère est interdit aux femmes.
Gaëtan se lance le premier. Une corde pour grimper et une lanière de cuir serrée autour de la taille en sécurité, tirée depuis le haut par un moine.
C'est parti pour Gatou.
Une petite pause pour reprendre son souffle |
Je peux vous dire que quand on arrive à mi-hauteur, les muscles des bras commencent à se tétaniser. pas très agréable comme sensation.
Le paradis, ça se mérite! Lors des grands pèlerinages, ce sont des centaines de personnes qui se lancent ainsi à l'assaut du monastère.
Pour ce qui me concerne, vous ne verrez pas de photos car on ne peut pas tout faire. mais je vous assure que je l'ai fait. D'après Delphine, c'était nettement moins élégant que les enfants. mais bon, c'est le résultat qui compte....
Le monastère qui occupe toute la table rocheuse est constitué d'une église et d'une centaine de petites maisons en pierres sèches. Chacune est habitée par un moine qui a avec lui un serviteur (en général des adolescents qui veulent devenir moines).
Nous voyons peu de moines car c'est manifestement l'heure de la sieste (ils prient toute la nuit). Seul le gazouillement des oiseaux brise le silence de l'air chaud. Gaëtan trouve quand même un chat...
Chaque maison a une citerne dans son jardinet. Elle se remplit pendant la saison des pluies. Officiellement, elle doit suffire à 'alimentation du moine et de son serviteur pendant toute l'année, en attendant la saison des pluies suivante (il n'y a pas de source au monastère). la couleur verdâtre de l'eau à cette saison ne donne pas vraiment envie d'en boire....
Deux pèlerins |
Oui, ce sont bien eux |
Nous repartons de Debre Damo en direction d'Adigrat par une piste d'une trentaine de km en très bon état.
Ferme tigréenne typique |
Autre ferme avec sa citerne pluviale |
Cinquante kilomètres après Adigrat (la deuxième ville du Tigré après Mekele), nous arrivons au monastère de Mehdane Alem. Nous traversons un bosquet. Deux vieilles femmes grimpent doucement le sentier vers l'église.
Vision extraordinaire, hors du temps. J'y vois une gravure du XIXème siècle. Il suffit de passer en noir et blanc.
Ferme du Tigré |
Nous arrivons devant l'église troglodyte.
Plafonds sculptés éclairés à la bougie |
Bravo, le pays a l'air vraiment magnifique, tes photos sont superbes !
RépondreSupprimerFred